Finances & Mission
Numéro VII, Volume 11 - 1 mars 2017
Éditorial : Gestion des risques à l’Armée du Salut
En raison de la diversité de ses opérations au Canada et aux Bermudes, l’Armée du Salut est exposée à de nombreux risques qui peuvent aussi bien menacer sa réputation que ses biens. Afin de cibler, d’évaluer et de prévenir les principaux risques, un comité de gestion des risques a été mis sur pied en 2014. Sa mission est de de veiller à ce qu’un processus de gestion et de contrôle des risques soit mis en place.
Les lecteurs de Finances & Mission connaissent les divers processus qui ont été mis en œuvre. Dans les trois articles sur les « investisseurs avisés », nous avons abordé la manière dont le portefeuille de l’Armée du Salut, évalué à un milliard de dollars, était géré afin de réduire les pertes dues aux fluctuations du marché ou à l’effritement de la valeur de certains investissements. En novembre dernier, le texte intitulé Marmites de Noël – Sécurité des préposés aux marmites et des dons portait sur les étapes à suivre pour réduire les risques dans le cadre de campagnes de financement annuelles à forte visibilité. Tous les articles écrits au cours des trois dernières années sur Imagine Canada résumaient bien les objectifs derrière l’obtention de cet agrément. Même si la réduction des risques n’était pas un but explicite, le renforcement des mécanismes de responsabilisation a eu un tel effet. De plus, en mars 2016, nous avons examiné, dans un article et un éditorial, la possibilité de perdre le statut d’organisme de bienfaisance, si nous ne respections pas les exigences de l’Agence du revenu du Canada.
Malheureusement, les risques surviennent parfois de nulle part. Lisez l’article au sujet d’une décision juridique susceptible d’avoir un effet sur les entités de l’Armée du Salut.
Nous devons tous être conscients des situations ou des processus qui pourraient exposer l’Armée à des risques inutiles. Le code de déontologie est pertinent dans ce contexte. Ainsi tout employé, officier ou bénévole qui a connaissance d’une violation possible du code de déontologie a le devoir de le signaler immédiatement au bureau du secrétaire en chef. Aucune distinction n’est faite entre une violation accidentelle et une violation délibérée, puisque l’effet sur la réputation de l’Armée peut être le même. La politique de dénonciation de l’Armée du Salut permet de signaler anonymement les violations présumées du code de déontologie.
Une décision juridique qui donne à réfléchir
Christine LeBlanc
Avocate-conseil associée, service juridique du quartier général territorial
Imaginez ce scénario : Deux garçons de 15 ans, JJ et CC, habitent dans un village. La mère de CC lui donne de la bière. Les deux adolescents se rendent jusqu’au garage du coin et trouvent une voiture déverrouillée dont les clés sont restées à l’intérieur. CC, qui est en état d’ébriété, prend le volant pour faire une balade. CC n’a jamais conduit et n’a pas de permis de conduire. JJ est sobre et décide d’accompagner son copain. CC a un accident et JJ subit un traumatisme crânien. Qui est « le principal » responsable des blessures de JJ?
A) JJ, car il était lucide lorsqu’il a décidé de monter dans la voiture, et savait que le chauffeur était ivre et n’avait pas l’âge de conduire.
B) CC, car il n’était pas titulaire d’un permis de conduire et conduisait avec les facultés affaiblies.
C) La mère de CC, car elle a donné de l’alcool à un mineur.
D) Le propriétaire du garage, car le véhicule dérobé était déverrouillé et garé sur son terrain.
Si vous avez répondu A, B ou C, vous faites fausse route. En 2016, dans la cause JJ contre CC, la Cour d’Appel de l’Ontario a maintenu la décision prise par le juge de première instance dans laquelle le tribunal déclarait que le propriétaire du garage était responsable des blessures de JJ, et ce, même si JJ avait participé au vol du véhicule. Le simple fait qu’un innocent soit tenu pour responsable des blessures causées par quelqu’un qui lui a volé un bien peut paraître bien saugrenu, et pourtant! De nos jours, le propriétaire d’un bien peut être tenu responsable de dommages et de blessures, même s’il a été victime d’un vol. Dans le présent cas, le comportement des deux jeunes est jugé « prévisible » selon la loi, car les mineurs sont considérés comme immatures et incapables de faire preuve du même jugement qu’un adulte, et ce, spécialement s’ils ont consommé de l’alcool ou de la drogue. En plus, un grand nombre de vols de véhicules avaient été rapportés dans la région. Les frais pour mettre la voiture à l’abri du vol auraient été minimes pour le propriétaire qui exploite un commerce dans lequel le verrouillage des portières est une pratique courante.
Dans cette cause, la responsabilité a été imputée ainsi :
· Propriétaire du garage – 37 % (plus les frais)
· Mère de CC – 30 %
· CC – 23 %
· JJ – 10 %
Comme le jugement final a été rendu par la Cour d’appel de l’Ontario, il peut servir d’exemple dans les autres tribunaux du pays.
En conclusion :
1. Inspectez l’extérieur du poste pour vous assurer qu’aucun article ne pourrait représenter un risque s’il tombait entre de mauvaises mains. Est-ce que les véhicules sont verrouillés? Est-ce que les clés sont gardées dans un endroit sécuritaire?
2. Faites de même à l’intérieur du poste afin d’éliminer tous les risques, et ce, dans le cas où quelqu’un entrerait par effraction. Est-ce que certains articles pourraient causer un préjudice à quelqu’un si on les volait (p. ex. médicaments, matériel)?
3. Évaluez tous les risques, en gardant à l’esprit tout acte malicieux que des jeunes ou des intrus pourraient commettre. Tenez-vous au courant des tendances en matière de criminalité dans votre quartier. (Communiquez avec le service de police pour obtenir plus de renseignements.)
Les entreprises et les particuliers feraient bien de prendre des précautions et de protéger leurs biens contre le vol, car la responsabilité engagée pourrait être beaucoup plus grande que la valeur des biens eux-mêmes.
Mise en garde : escroquerie par courriel
Avez-vous déjà reçu un courriel à la maison ou au travail vous demandant de mettre à jour vos renseignements bancaires, vous priant de donner des informations financières à l’Agence du revenu du Canada ou vous proposant de vous joindre à une aventure commerciale incroyable? Quels courriels sont légitimes et lesquels ne le sont pas? Vous êtes déconcerté et inquiet? Vous n’êtes pas seul. On estime que plus de 150 millions de courriels hameçons[1] sont envoyés tous les jours. Parmi tous ces courriels, 16 millions déjouent les filtres des ordinateurs comme le vôtre. Comment pouvez-vous vous protéger contre les menaces en ligne qui peuvent vous faire perdre de l’argent ou corrompre les données de votre ordinateur?
Voici quelques trucs pour réduire vos chances de mordre à l’hameçon.
1. Soyez au courant de vos affaires : Avec quelle banque traitez-vous? Avez-vous demandé un changement de mot de passe? Attendez-vous un courriel de l’une de vos connaissances? Voici des questions que vous devez vous poser avant de cliquer sur un lien ou d’ouvrir une pièce jointe qui se trouve dans un courriel.
2. Informez-vous. Vous pouvez obtenir des renseignements fiables au sujet des fraudes sur le site du Centre antifraude du Canada (http://www.antifraudcentre-centreantifraude.ca/index-fra.htm), et des informations techniques sur le site de Symantec Corporation (https://www.symantec.com/fr/ca). Renseignez-vous sur les différents types de fraudes et sur la manière dont les cyberpirates atteignent leurs objectifs, puis protégez-vous en conséquence.
3. Demandez conseil. Communiquez avec quelqu’un qui s’y connait en la matière. Obtenez l’avis d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un collègue avant d’agir. Communiquez directement avec l’entreprise ou l’agence qui demande des renseignements, sans utiliser le courriel (par exemple, allez sur le site de l’Agence du revenu du Canada ou trouvez le numéro de téléphone du service à la clientèle). Posez-leur des questions au sujet du courriel que vous avez reçu afin de valider sa légitimité. Vérifiez et revérifiez!
Ne plus aller sur le Web n’est pas la solution pour contrer les menaces. Améliorez plutôt vos connaissances et entourez-vous de personnes bien informées afin de ne pas tomber dans les pièges. Réfléchissez à deux fois avant de répondre à un courriel suspect ou de cliquer sur un lien. Apprenez à déceler les menaces.
[1] Courriel invitant le destinataire à fournir certains renseignements personnels ou confidentiels qui sont ensuite utilisés illégalement.
Service des finances
Toronto, ON M4H 1P4
Tél. : 416-425.2111, poste 2237
116 - 276 Midpark Way SE
Calgary AB T2X 1J6
Tél. :403-201.9223
884 - 167 Lombard Ave
Winnipeg MB R3B 0T6
Tél. : 204-975.0735
101 - 85 Thorburn Rd
St. John's NL A1B 3M2
Tél. : 709-579.3919
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