Finances & Mission
Numéro V, Volume 12 - 18 mars 2015
ÉDITORIAL : LA RÉPUTATION DE L’ARMÉE DU SALUT NE SE DÉMENT PAS
C’est en 1882 que l’Armée du Salut s’est implantée au Canada. L’extrait suivant, tiré du livre Convictions Matter: The Functions of Salvation Army Doctrines (2014) du major Ray Harris, illustre la rapidité avec laquelle l’organisation a établi sa réputation :
« À l’automne 1883, à Kingston (Ontario), des salutistes s’étaient réunis pour célébrer le culte du dimanche en compagnie de leur officière, la capitaine Abby Thompson. Ils aperçurent un homme qui se tenait dans l’embrasure d’une porte et en eurent le souffle coupé. C’était le tout premier ministre du Canada, sir John A. Macdonald. Ses adversaires l’accusèrent plus tard d’avoir été obnubilé par la beauté de la capitaine Thompson. En fait, le premier ministre du Canada voulait connaître les "répercussions de la dépression sur cette nouvelle classe de travailleurs urbains". Le dirigeant de la jeune nation était venu à l’Armée du Salut pour en apprendre davantage sur les habitants de son pays ».
Pour écrire son livre, le major Harris s’est servi de l’ouvrage Nation Maker: Sir John A. Macdonald: His Life, Our Times de Richard Gwyn. En ce qui a trait à l’incident précité, Gwyn a écrit : « La plupart des commentateurs ont présumé que Macdonald s’était rendu à l’église pour essayer de gagner des votes. En fait, parmi les pauvres, les chômeurs, les alcooliques et les criminels qui assistaient au culte, rares étaient ceux qui possédaient une propriété, une condition sine qua non pour voter. Même le fait de s’associer à l’Armée du Salut pouvait coûter des votes à un politicien, car la plupart des gens qualifiaient l’organisme de « vulgaire ». Gwyn écrit que Macdonald était un fervent admirateur de l’Armée du Salut « car elle tendait la main aux pauvres comme aucune autre confession ne le faisait (en outre, ce n’est pas une coïncidence, les femmes pouvaient y occuper des fonctions de dirigeant) ». Il avait assisté à au moins trois réunions du culte et offert son soutien financier.
Les racines de l’Armée du Salut sont bien ancrées dans le sol canadien et, de nos jours, sa réputation est loin d’être « vulgaire ». Nous pouvons être fiers de faire partie d’une organisation qui, depuis plus de 130 ans, répond aux besoins des Canadiens démunis et fait preuve d’un altruisme sans borne.
DÉLIVRANCE DE REÇUS FISCAUX POUR DONS D’ENTREPRISE
La section 9, récemment ajoutée au Manuel territorial des finances, contient des renseignements utiles sur l’exploitation d’un organisme de bienfaisance, ainsi que des lignes directrices sur la délivrance de reçus fiscaux. Des articles qui portent sur la section 9 seront publiés dans les prochains numéros de Finances & Mission.
Dons d’entreprise
Un don fait au nom d’une entreprise constituée en personne morale ne devrait pas faire l’objet d’un reçu fiscal, sauf si le donateur en fait la demande. La procédure de délivrance des reçus est indiquée dans le numéro du 4 février 2015 de Finances & Mission (Procédures relatives à la délivrance de reçus fiscaux). La solution préférée à la délivrance d’un reçu fiscal est l’envoi d’une lettre de remerciement. Veuillez prendre note qu’un reçu délivré à une entreprise constituée en personne morale doit porter le nom de l’entreprise.
Si le don provient d’une entreprise à propriétaire/partenaire unique, on peut délivrer un reçu au nom de l’entreprise ou de son propriétaire ou partenaire, à la condition que le donateur signe une lettre de déclaration de contribution. La lettre doit mentionner que le donateur est la personne dont le nom apparaît sur le reçu, qu’il est propriétaire ou copropriétaire à part égale de l’entreprise et a la permission de l’autre propriétaire à part égale, et qu’il est légalement autorisé à faire une contribution. Vous trouverez un modèle de lettre de déclaration de contribution à la section 0903 du Manuel territorial des finances.
Les prochains articles traiteront de dons de meubles et de véhicules d’occasion, ainsi que de marchandises neuves et de leur inventaire.
BÉNÉVOLAT ET DONS DE BIENFAISANCE AU CANADA
En janvier dernier, Statistique Canada a publié un rapport sur le bénévolat et les dons de bienfaisance au Canada, fondé sur les nouvelles données de l’Enquête sociale générale : dons, bénévolat et participation, 2013. Le présent article, constitué de deux parties, analysera les conclusions du sondage. La première partie portera sur le bénévolat, tandis que la deuxième, qui sera publiée dans un prochain numéro de Finances & Mission, traitera des dons de bienfaisance.
Première partie : Le bénévolat
Définition du bénévolat
La définition du bénévolat utilisée dans le sondage était très large. Elle englobait la sollicitation et la collecte de fonds, l’adhésion à un comité ou à un conseil d’administration, l’enseignement ou le mentorat, l’organisation d’activités ou d’événements, le travail de bureau ou de recherche, le coaching ou l’arbitrage, les services de counseling ou de conseils, les soins de santé et les services d’accompagnement, la collecte de denrées, le service de repas, la livraison de nourriture ou d’autres biens, l’entretien et la construction d’immeubles ou d’installations, le voiturage bénévole, l’assistance (premiers soins ou recherche et sauvetage), la conservation et la protection de l’environnement ou de la faune ou toute autre activité bénévole exercée au nom d’un groupe ou d’une organisation. Ceux qui avait participé à l’une de ces activités au cours des 12 mois précédents étaient considérés comme des bénévoles.
Nombre de bénévoles et d’heures
En 2013, 44 % des Canadiens de 15 ans et plus ont fait du bénévolat (taux de bénévolat) et la moyenne d’heures consacrées au bénévolat était de 154. Bien que le taux de bénévolat soit demeuré relativement stable au cours des dix dernières années, la moyenne d’heures a diminué (elle était de 168 en 2004). Malgré une augmentation de 12 % de la population pour la même période, le nombre total d’heures de bénévolat n’a pas changé de façon significative (1,96 milliard en 2013).
Âge des bénévoles
À 66 %, le taux de bénévolat chez les jeunes de 15 à 19 était beaucoup plus élevé que la moyenne nationale (44 %). Cela peut s’expliquer en partie par les projets de services communautaires obligatoires dans certaines écoles secondaires. En revanche, seulement 27 % des personnes de 75 ans et plus ont fait du bénévolat. Cette tranche d’âge comprend de nombreuses personnes aux prises avec des troubles de santé ou à mobilité réduite. Entre ces deux catégories d’âge, le taux de bénévolat se situait entre 48 % et 38 %. Le plus haut pourcentage englobait des personnes de 35 à 44 ans, souvent des parents d’enfants d’âge scolaire.
Heures de bénévolat par tranches d’âge
Les personnes dans la tranche d’âge des 65 à 74 ans comptaient le plus grand nombre d’heures de bénévolat (231), soit 50 % de plus que la moyenne (154). Une grande proportion de personnes dans cette tranche d’âge était des retraités qui avaient plus de temps à consacrer à des activités bénévoles. En revanche, la moyenne annuelle d’heures de bénévolat chez les jeunes de 15 à 19 ans était de 110.
Scolarité des bénévoles
La proportion de bénévoles qui ont fait des études postsecondaires était presque deux fois plus élevée que la proportion de bénévoles qui ont terminé leurs études secondaires, et plusieurs fois supérieure à celle de bénévoles qui n’ont pas reçu leur diplôme d’études secondaires. Cela s’explique en partie par le type d’activités bénévoles qui exigent un niveau de scolarité plus élevé, comme l’enseignement. Les diplômés d’université étaient moins disposés à exercer bénévolement des tâches associées à l’entretien d’immeubles ou de terrains.
Le bénévolat selon les provinces
On note des différences marquées dans les taux de bénévolat et la moyenne d’heures consacrées au bénévolat selon les provinces. Le taux de bénévolat était plus élevé dans les Prairies, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard – entre 50 % et 56 %. À 32 %, le Québec avait le taux le plus faible. La moyenne d’heures de bénévolat était également plus élevée en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard, environ 30 heures de plus que la moyenne (154). Les moyennes d’heures les plus faibles ont été enregistrées au Québec, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique.
Remarques, suggestions?
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