Finances & Mission
Numéro IX, Volume 5 - 5 décembre 2018
Éditorial : Le trou d’une aiguille
« Et je vous déclare encore ceci : il est difficile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille, mais il est encore plus difficile à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » (Matthieu 19:24)
Ces paroles de Jésus constituent l’un des versets sur l’argent les plus connus de la Bible. On les trouve également dans deux autres livres de l’Évangile : Marc (10:25) et Luc (18:25).
Ces propos du Seigneur sont souvent interprétés au premier degré : si cela est « difficile » pour un chameau de se faufiler dans le trou d’une aiguille, et que ce l’est encore plus pour les personnes riches, il est donc logiquement impossible pour ces dernières d’accéder au paradis. Cependant, le « trou d’une aiguille » est une métaphore pour désigner un passage très étroit. En outre, il y a quelques années, quelqu’un a écrit une lettre à la revue The Economist pour expliquer que le « trou d’aiguille » était aussi un surnom donné à une poterne d’une ville du Moyen-Orient :
« Quand on procédait à la fermeture de la porte principale de la ville, au coucher du soleil, les piétons pouvaient utiliser la poterne s’ils voulaient rentrer plus tard. Avec beaucoup d’efforts, il était possible de faire en sorte qu’un chameau franchisse (difficilement) la poterne, et j’ai même déjà été témoin d’un tel exploit. Il faut complètement décharger l’animal, trouver le moyen de le faire agenouiller et, si on le pousse et on le tire de la bonne façon, on peut le faire passer dans le “trou d’aiguille”. Les gémissements du chameau et la verbalisation de l’impatience des personnes qui essaient de l’aider à franchir la porte tendent à démontrer toute la justesse de la métaphore biblique. Bref, oui, une personne riche peut accéder au paradis, mais au prix de risquer sa peau au passage… littéralement. »
Cela dit, il faut aussi prendre en considération ce que Jésus répond aux disciples lui demandant qui peut être sauvé : « C’est impossible aux hommes, mais tout est possible à Dieu. »
Y a-t-il des lecteurs de Finances & Mission qui, selon les critères actuels de la majorité des gens, ne seraient pas considérés comme « riches »?
Espace organisme de bienfaisance – Gestion inadéquate des fonds de clients
Samantha Moss, secrétaire adjointe aux finances
Plus tôt cette année, Finances & Mission a publié une série d’articles sur les constatations les plus fréquentes des auditeurs internes. Même si la gestion inadéquate des fonds fiduciaires (des fonds détenus au nom de clients ou de résidents) ne faisait pas partie des cinq principales constatations, il en reste que les entités qui éprouvent des difficultés à cet égard font face à un problème envahissant.
Lorsque l’on confie des fonds à une personne ou à un organisme, il y a, comme le verbe « confier » l’indique, une importante notion de confiance associée à cette démarche. Cette logique s’applique à notre organisation : nos clients nous font confiance quant à la protection de leurs fonds, et les contrôles existent justement pour veiller à ce que leur argent soit en sécurité. Sans ces mesures de contrôle, nous nous exposons à des accusations de détournement ou de vol, et ce, que ces accusations soient fondées ou non.
Voici quelques-uns des problèmes les plus courants relatifs à la gestion de fonds fiduciaires.
- Rapprochements mal effectués;
- Aucune répartition des tâches entre les personnes chargées de la gestion des fonds;
- Dépôts effectués sur une base irrégulière;
- Aucun relevé mensuel fourni aux clients ou à leur famille.
Ces problèmes occasionnent un manque de transparence quant au volume et à la nature des transactions effectuées dans les comptes. Ils rendent par ailleurs l’Armée du Salut vulnérable à d’éventuels détournements de fonds appartenant aux clients, ce qui peut entraîner des pertes significatives pour ces derniers. Pour notre organisation, cela peut avoir pour conséquence de nuire considérablement à notre réputation, et de nous exposer à de potentielles sanctions juridiques et financières.
Existe-t-il des moyens permettant aux gestionnaires de fonds fiduciaires de prévenir de tels problèmes? Oui! Bonne nouvelle, n’est-ce pas? Le service des finances a prévu d’excellentes ressources dans le manuel territorial des finances pour vous aider à prévenir les problèmes les plus courants. La section 5001 du manuel offre des conseils généraux sur les risques associés aux détournements de fonds et à la fraude. La directive 4004 offre, quant à elle, des recommandations précises en ce qui concerne la gestion de fonds pour le compte de clients et de résidents.
Toutes les entités chargées de l’administration de fonds de clients sont fortement encouragées à utiliser les ressources mentionnées précédemment. En cas de doute quant aux procédures à suivre, nous vous invitons à communiquer avec le service des finances afin que celui-ci puisse vous fournir toute assistance nécessaire. Nous sommes là pour vous aider!
La planification budgétaire n’est pas une tâche à ne faire qu’une fois l’an
Marilyn DeMara, consultante
La planification budgétaire est-elle, pour vous, un mal nécessaire à effectuer une fois l’an? La voyez-vous comme une entreprise fastidieuse de rassemblement d’information visant à produire un document mathématiquement exact, à ensuite soumettre pour examen, tout en espérant ne plus jamais revoir ledit document? Si c’est le cas, vous ratez une belle occasion d’utiliser à votre avantage le temps consacré à la planification d’un budget fait sur mesure pour répondre aux besoins de votre entité.
En effet, un budget est un outil très efficace pouvant être utilisé à longueur d’année pour vous aider à gérer les finances de votre entité. Il représente les assises de votre stratégie financière; il devrait être préparé de manière à permettre une surveillance continue de la situation financière de votre entité et de façon à appuyer vos prises de décision.
Un budget est directement rattaché au plan et aux objectifs stratégiques de votre entité. Votre stratégie doit donc être élaborée avec grande précision, avant même que vous ne commenciez à préparer votre budget. Cette démarche vous aidera à prioriser vos dépenses et à déterminer si vous avez besoin d’argent additionnel pour des besoins ultérieurs de votre entité. Un élément clé de la planification budgétaire consiste à évaluer l’échelonnement des recettes et les moments auxquels les dépenses seront engagées. Votre feuille de route financière devient plus claire lorsque vous disposez d’un calendrier de vos activités. Le fait d’associer des dépenses à certains mois précis ou d’étaler celles-ci à intervalles réguliers sur toute l’année vous aide à établir des points de repère quant à l’évaluation de vos activités.
La comparaison de votre planification budgétaire initiale aux résultats financiers réels, au moyen d’un suivi mensuel et trimestriel, vous permettra de déterminer si vous devez modifier votre planification des dépenses. Une telle mesure vous donne l’occasion de prendre du recul, d’analyser les résultats et de déterminer s’il y a nécessité de corriger le tir pour l’avenir.
Un suivi continu de la situation permet de mettre en lumière d’éventuels problèmes et vous aide à veiller à ce que les dépenses futures soient judicieusement engagées. Ainsi, un tel suivi peut avoir pour résultat de changer le moment choisi pour la mise en œuvre d’un nouveau projet, de rajuster les dépenses relatives à un futur programme ou de vous aider à établir la nécessité de fonds additionnels.
La planification budgétaire vous aide à décider à quel moment et de quelle manière les fonds de votre entité devraient être dépensés. Une comparaison continue de votre planification budgétaire initiale aux résultats réels vous aide à vous assurer de garder le cap et d’atteindre vos objectifs financiers.
Le saviez-vous? Impact vs frais administratifs
« Il est facile de connaître les dépenses liées aux collectes de fonds et à l’administration des organismes de bienfaisance. Il l’est beaucoup moins de bien comprendre l’impact de leurs efforts. C’est pourquoi les évaluations basées exclusivement sur les coûts administratifs enregistrés par les organismes sont trompeuses. Après tout, la vraie mesure de l’efficacité de leur travail est l’impact qu’il a dans la collectivité. Les organismes de bienfaisance doivent se doter des moyens nécessaires pour accomplir leur tâche et comme les entreprises privées, ils disposent des mécanismes de contrôle pour garantir une démarche responsable, transparente et efficace. » (Citation tirée de la section « Conseils pour les donateurs » du site Web d’Imagine Canada.)
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101 - 85 Thorburn Rd
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