Finances & Mission
Numéro VII, Volume 2 - 19 octobre 2016
Éditorial : La mobilisation par le biais de la mission et de la gestion
Colonel Mark Tillsley, secrétaire en chef
Notre énoncé de mission décrit clairement l’objectif suprême à partir duquel les priorités stratégiques, l’allocation des ressources et les résultats sont mesurés.
L’Armée du Salut a pour mission de manifester l’amour de Jésus-Christ, de répondre aux besoins essentiels des gens et d’exercer une influence transformatrice sur les collectivités.
La gestion financière a toujours fait partie intégrante de la santé organisationnelle et spirituelle de l’Armée du Salut. Dans le monde des affaires, la gestion financière cède de plus en plus sa place à la gestion stratégique des finances, c’est-à-dire à l’utilisation et à la gestion rigoureuses des ressources financières de l’entreprise. La gestion stratégique des finances de l’Armée du Salut comporte aussi la compréhension des objectifs, la caractérisation et la quantification des ressources, et l’élaboration de stratégies qui nous permettent d’utiliser efficacement toutes les ressources, y compris les ressources financières, pour atteindre nos buts. Cette approche requiert également la mise en place de procédures pour recueillir et analyser les données qui nous aideront à prendre des décisions et à cibler les différences entre les ressources affectées et les ressources budgétées.
L’Armée doit rendre des comptes à un grand nombre de tiers : le Conseil de direction, les salutistes, les donateurs, les clients et le plus important de tous, le Seigneur. L’entreprise d’alimentation kasher, Hebrew National, arborait un slogan que nous pourrions également utiliser : « Nous répondons à une autorité supérieure. » Si tel est le cas, comment ceci influence-t-il nos pratiques de gestion? Lors d’une conversation que j’ai eue avec mon fils qui travaille comme agent d’administration pour l’Armée dans un autre territoire, ce dernier a défini certains principes directeurs en ce qui a trait à la gestion stratégique des finances, qui ont trouvé écho en moi.
Premièrement, la gestion stratégique des finances tient compte des effets de notre travail sur les personnes et elle nous permet de nous interroger régulièrement sur l’incidence des décisions prises sur les gens. Dans son ouvrage, Servant Leadership, qui traite du leadership engagé, Robert Greenleaf pose des questions pertinentes sur la finalité de notre travail : Est-ce que ceux que nous servons parviennent à s’épanouir? Deviennent-ils, quand nous les servons, plus réfléchis, plus libres, plus autonomes et plus enclins à devenir des serviteurs? Quels sont les effets sur les plus démunis de la société? En tirent-ils profit? Sont-ils perdants ou maintiennent-ils le statu quo?
Deuxièmement, lorsque nous pratiquons la gestion stratégique des finances, nous comprenons que l’usage de nos dons intellectuels et spirituels ainsi que l’utilisation à bon escient des ressources qui nous sont confiées sont importants pour Dieu. Notre compréhension croissante que « C’est au Seigneur qu’appartient la terre, avec tout ce qui s’y trouve », nous permet d’adopter une position de gestionnaire plutôt qu’une position de propriétaire.
Troisièmement, la gestion stratégique des finances accorde une attention particulière au développement des membres de l’équipe de gestion, reconnaissant ainsi que les gens sont le principal atout d’une organisation. En gestion, nous devons accomplir notre travail de la meilleure façon possible, puis permettre aux gens de donner le meilleur d’eux-mêmes, en leur offrant des occasions de se perfectionner et de s’instruire de façon continue, en précisant les attentes et en favorisant la communication ouverte.
Finalement, dans sa pratique de la gestion stratégique, l’Armée reconnait que Dieu a des réponses aux problèmes liés aux interventions impossibles ou impénétrables. En ayant recours à la prière et en révélant nos préoccupations à Dieu, nous découvrons que Jésus n’est pas que le Seigneur des sermons et de la prière, mais aussi le Dieu des biens, du personnel et des finances!
La gestion stratégique des finances aide l’Armée à maintenir le cap et à exercer son pouvoir décisionnel avec fidélité et, je l’espère, avec foi.
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Lors de la rencontre des dirigeants qui a eu lieu en avril (lire l’article du lieutenant-colonel Lee Graves dans le numéro du 5 octobre de Finances & Mission), une attention particulière a été accordée à la viabilité des postes. Dans le but d’examiner en profondeur ce point crucial, nous avons demandé au colonel Glen Shepherd de porter à notre connaissance des éléments de discussion. Prenez le temps de lire l’article ci-après, car dans les prochains numéros, trois autres membres de l’Armée émettront leur opinion sur ce sujet.
Et si nos postes n’étaient pas viables?
Colonel Glen Shepherd, secrétaire de l’administration des affaires, division du Québec
En avril dernier, une des réunions qui a eu lieu dans le cadre de la rencontre des dirigeants du territoire a porté sur la santé de la mission dans les postes. Nous avons constaté que nous avions de quoi nous réjouir :
plus de modernisme dans l’expression de la mission;
renforcement de l’engagement et de l’action communautaires;
diversification des façons d’accomplir la mission.
Il en résulte une étonnante stabilité de nos postes dans une ère post-chrétienne.
Nous avons aussi reconnu que nous faisions face à des défis :
vieillissement des membres de la congrégation;
augmentation des coûts afférents au ministère.
S’ils ne sont pas traités en temps voulu, ces problèmes menaceront la viabilité de notre ministère.
Je suis conscient de l’effet que la fermeture des entités aurait sur moi, mais particulièrement sur la société canadienne. Notre modèle de mission holistique intégrée, qui a ses racines dans la théologie wesleyenne de la rédemption de toute la société, est un élément essentiel de la présence et de l’héritage chrétiens au Canada.
Voilà pourquoi il est si important que nos postes soient viables. La société a besoin de nous.
La direction des organismes sans but lucratif a été étudiée à la Harvard Business School. Cet examen a permis de définir trois facteurs qui doivent être au cœur de la mission :
détermination des besoins de la collectivité;
capacité organisationnelle et compétences;
disponibilité du financement.
On accomplit efficacement la mission lorsqu’il y a une communion entre ces trois facteurs, comme la figure ci-après le suggère.
Avant de chercher du financement, nous devons définir les besoins et évaluer nos capacités. Tout faire n’est pas une solution viable. Nous devons harmoniser les besoins sociaux et spirituels de la population desservie et nos compétences. Ce n’est qu’alors que la mission s’avèrera viable et efficace.
Dans la réalité, ceci nous renvoie à des questions difficiles :
De quoi a vraiment besoin la collectivité?
Que faisons-nous de bien?
Devons-nous revoir notre façon d’exercer notre ministère?
Sommes-nous prêts à abandonner des activités auxquelles nous tenons pour que la mission s’avère efficace et viable?
Sommes-nous prêts à redéfinir notre mission et à l’adapter en fonction des réponses que nous obtiendrons?
Est-ce que nos hypothèses historiques au sujet de la propriété, des partenariats et du personnel tiennent toujours la route ou devrons-nous établir une nouvelle structure pour nos ministères?
Certains y voient uniquement une question financière : changer pour obtenir de l’argent. Selon moi, il s’agit plus d’une réflexion sur l’efficacité de la mission.
Serions-nous prêts à perdre les structures, les traditions et les protocoles de l’Armée pour sauver la mission? J’espère que notre réponse est « oui ».
Portrait de Lori Coleman
Lori Coleman est directrice des opérations comptables au quartier général territorial (QGT) depuis avril. Ce service s’occupe des débours ainsi que des factures des fournisseurs, des demandes de remboursement individuelles, de l’examen des demandes concernant les cartes de crédit professionnelles ainsi que du traitement et de la distribution des chèques pour l’Ontario et les divers services du QGT.
Depuis 1992, Lori profite de sa formation comme comptable professionnelle agréée (CPA et CMA) pour occuper différents postes. Pendant quatorze ans, elle a été responsable des comptes fournisseurs pour diverses entreprises œuvrant dans le commerce de détail. Elle a été embauchée par l’Armée du Salut en novembre 2014. Avant d’occuper le poste de directrice, elle travaillait sur le projet Agresso.
Lori passe ses temps libres avec sa famille. De plus, elle aime jardiner, lire, voyager et jouer au golf. Elle occupe également le poste de trésorière de l’Église Unie de son quartier.
Service des finances
Toronto, ON M4H 1P4
Tél. : 416-425.2111, poste 2237
116 - 276 Midpark Way SE
Calgary AB T2X 1J6
Tél. :403-201.9223
884 - 167 Lombard Ave
Winnipeg MB R3B 0T6
Tél. : 204-975.0735
101 - 85 Thorburn Rd
St. John's NL A1B 3M2
Tél. : 709-579.3919
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